Duo Luperca en concert à l'INJA

Présentation du duo Luperca

201211231 duo luperca x800Les musiciennes du duo Luperca ont choisi l’alliance du violoncelle et du piano, d’abord parce qu’elles se sont choisies en tant qu’interprètes de ces instruments, ensuite par amour pour leur combinaison et enfin pour travailler un des plus somptueux répertoire de la musique de chambre.

Quand deux interprètes solistes décident de se rencontrer autour d’une œuvre de musique de chambre ou pour constituer une formation unie, on peut être certain qu’elles ont sincèrement décidé de partager leur art, celui qu’elles ont appris à connaître depuis tant d’année, durant leurs heures solitaires devant l’instrument. C’est alors un long travail commun d’apprivoisement de l’autre, sa partenaire de musique, de patiente et respectueuse écoute, d’investissement dans l’énergie, face à l’exigence d’une création musicale « parfaite ». Il arrive souvent qu’en répétition les musiciennes ne se parlent quasiment pas : « on refait, d’accord ? » peut entendre l’auditeur, témoin caché de ces moments privilégiés de recherche d’osmose entre des musiciens. Parce qu’on n’est pas forcé de se parler avec des mots pour se mettre d’accord en musique de chambre. Il suffit parfois de vivre le mouvement ensemble, de sentir l’élan imprimé par son partenaire, de répondre à une de ses couleurs par une autre et d’ainsi tisser une interprétation dans laquelle chacun chante à son instrument tout en dialoguant avec l’autre.

Les vertus de l’association du violoncelle et du piano sont nombreuses et ont été reconnues par de nombreux musiciens. Bach déjà, à l’époque de la viole de gambe et du clavecin, composait pour elle. Puis sont venus Beethoven, à l’époque classique, Chopin, Brahms au moment du romantisme, Debussy et Prokofiev dans des temps plus modernes.

L’association d’un instrument mélodique avec un instrument polyphonique offre en effet un complément naturel. Au début de son histoire, le clavecin n’était qu’un soutien harmonique qu’on appelle la basse continue, qui accompagnait un dessus, par exemple un violon, une flûte, ou tout autre instrument mélodique. Puis, grâce à l’évolution des instruments à clavier, avec l’apparition du pianoforte capable de rendre des nuances, les compositeurs ont eu la possibilité d’assembler plusieurs instruments en leur accordant une partie instrumentale de valeur égale, tout en respectant les possibilités et les limites de chacun d’eux. Cette importance égale des parties instrumentales, ce vrai dialogue entre les instruments nécessite des interprètes une adaptation à plusieurs niveaux.

Dans le cas de la combinaison du violoncelle avec le piano, c’est en terme de volume sonore qu’il faut tout d’abord chercher un équilibre, le piano, instrument polyphonique, pouvant faire entendre facilement plusieurs lignes musicales en même temps, alors que le violoncelle, grand mélodiste, ne le faisant que dans une moindre mesure. C’est alors au piano d’adapter son volume sonore plus important à la capacité du violoncelle. Piano et violoncelle ont également un timbre bien différent, une façon bien particulière de chanter que les musiciennes vont devoir accorder : instrument à cordes frappées, le piano doit parfois contrer son côté percussif pour imiter le phrasé donné par l’archet ; le violoncelle à l’inverse, instrument à cordes frottées, doit chercher quand il est nécessaire une attaque de son plus directe. Les interprètes, en rendant avec leur instrument un peu de la spécificité de la sonorité de l’autre, peuvent les conjuguer parfaitement. Mais par le registre, violoncelle et piano n’ont aucun effort à faire, ils se complètent de manière évidente : le piano, par ses aigus cristallins, apporte un complément à la sonorité grave et chaude du violoncelle et lorsque les deux instruments jouent ensembles dans le registre grave, la mixité de l’association leur donne rondeur et densité.

Au-delà du langage propre au couple violoncelle-piano, l’adaptation nécessaire, la recherche de complémentarité le rend passionnant et donne une qualité particulière à chacun de ses deux instruments super solistes.

Au travers de leur complicité musicale et de leur quête passionnée d’authenticité, les musiciennes du duo Luperca cherchent à rendre hommage à leur formation qu’elles aiment plus que tout autre, à leur instrument en particulier et aux compositeurs qu’elles interprètent.